Les compétences du nouveau-né

​Il a été démontré que le nouveau-né à terme dispose de compétence sensorielles importantes notamment au niveau auditif. Les différents sens que ce soit l'odorat, le goût, la vue, le toucher, l'audition ou les sensibilités vestibulaires se développent tout au long des 9 mois de gestation.

Chez le fœtus les différents systèmes sensoriels sont déjà réceptifs à divers degrés avant même d'avoir atteint leur maturité fonctionnelle et staturale. Nous savons que le développement des systèmes sensoriels se fait d'une manière temporelle fixe, c'est à dire que ce développement se déroule toujours dans le même ordre chronologique chez un fœtus : les somesthésiques et les structures gustatives et olfactives quasiment en même temps puis les structures vestibulaires et auditives pour finir par le système visuel.

​Bien qu'à sa naissance le nouveau-né possède déjà une grande gamme de possibilités, l'environnement va permettre à celles-ci de se développer et d'atteindre leur efficacité maximum tandis que d'autres seront perdus, faute de stimulations puisque le milieu de vie est un facteur sélectif.

​C'est grâce à l'ingestion, la régurgitation, l'inhalation et l'exaltation de son liquide amniotique que le fœtus sera amené à en découvrir les qualités gustatives et odorantes ; en effet le liquide amniotique entre alors directement en contact avec les récepteurs sensoriels. On sait que la sensibilité gustative est composée de quatre saveurs principales, dites fondamentales : le sucré, le salé, l'amer et l'acide. Cependant il semblerait que le fœtus et le nouveau-né soient sensibles à des combinaisons plus complexes de ces saveurs.

​Bien que leur nombre soit croissant jusqu'à la naissance, les premiers bourgeons gustatifs sont présents très précocement lors de la vie fœtale. Il a été montré que, dès 6 à 8 mois, les bébés nés prématurément présentent des réactions motrices relativement nettes telles que mimiques faciales, mouvements buccaux en fonction de leur appréciation ou leur aversion pour une saveur. En effet, les arômes présents dans l'alimentation de la mère  sont transférés dans la liquide amniotiques en fin de gestation et cela aura une influence sur le développement des préférences néonatales.

Toutefois ce n'est qu'au cours du troisième trimestre de gestation que l'ensemble des récepteurs olfactifs seront prêt à fonctionner, notamment en détectant les changements dans la composition du liquide amniotique. Bien qu'on ne dispose pas de preuve directe de la réactivité olfactive du fœtus, il a été démontré que les nouveau-nés prématurés présente des réponses comportementales aux stimulations olfactives et ceci dès 6 mois d'âge gestationnel. Si un nouveau-né est mis en présence de stimulation olfactives provenant de son environnement prénatal alors il manifestera de l'attraction. Cette orientation sera préférentielle pour l'odeur du liquide amniotique dans lequel il a baigné durant la gestation par rapport à une odeur témoin, même si elle vient d'un autre liquide amniotique. Cette orientation préférentiel démontre que le cerveau fœtal traite et mémorise les caractéristiques prénatales de l'environnement du fœtus, et que le nouveau-né est capable de discriminer deux stimulations distinctes.

​Les appareils vestibulaire et auditif se développent en parallèle, bien que l'appareil vestibulaires se développe avec deux à trois semaine d'avance.

​Le début du fonctionnement de l'appareil vestibulaire se situe aux alentours du début du 6ème mois. Cependant d'importants changements, notamment fonctionnels, de cet appareil vestibulaire vont se produire au cours des six premiers mois de la vie.

En ce qui concerne les perceptions auditives, nous savons qu'elles sont possibles dès la vie intra-utérine ; en effet le fœtus peut réagir aux stimulations auditives extérieures, puis après sa naissance, il aura tendance à montrer une préférence pour la voix maternelle ou les sons perçus durant sa vie in-utéro. Le bruit de fond intra-utérin est composé de différents bruits d'origine interne (bruits biologiques d'origine maternelle : respiration, rythme cardiaque ; bruit d'origine placentaire et fœtale) et d'origine externe. Bien que le niveau sonore ne soit pas uniforme dans l'utérus, il est n'en est pas moins globalement peu différent de celui du lieu dans lequel se trouve la future mère. La majorités des sons externes, du niveau moyen d'une conversation, sont transmis in utero et vont émerger du bruit de fond cité précédemment. Les composantes les plus graves restent cependant masquées (bien que les caractéristiques prosodiques soient préservées) tandis que la voie maternelle est peu atténuée (car transmise en "interne" par les tissus et les os). 

​Il a été démontré des réactions au stimuli auditif dès la fin du 5ème mois de grossesse, bien que la maturation des cellules réceptrices ne s'achève qu'au cours du 7ème mois.

​Les nouveau-nés sont en capacité de montrer, par leur comportement, qu'ils ont reconnu le timbre d'une voix ou la prosodie particulière d'une personne, de même que la mélodie et les traits structuraux de la langue parlée par la mère. Ainsi, dès sa naissance, un nouveau-né différencie la voie de sa mère parmi d'autres voix féminines et peut distinguer sa langue maternelle.

​Il a été montré que tous les types de récepteurs sont présents, bien que très immatures, dès le 6ème mois de grossesse. Dès la fin du 8ème mois, le bébé distinguera des objets placés à 15-20 cm de ses yeux.

​Nous savons qu'à partir du 7ème mois de grossesse le bébé est en capacité de voir, bien que le système visuel soit très inachevé. Pour certains facteurs c'est l'âge calculé à partir de la conception qui compte : ainsi, notamment pour l'acuité visuelle, un nouveau-né né prématurément à 7 mois de grossesse va se comporter comme un nouveau-né à terme lorsqu'il aura 2 mois de vie. Cependant pour d'autres éléments, notamment tout ce qui est de la perception de l'espace (profondeur, volume), c'est le temps écoulé depuis la naissance, la durée de vie dans un environnement autre que l'utérus, qui importe.

Des expériences ont montré que des pressions manuelles appliquées sur la tête, le cou ou les jambes du fœtus entrainent des modification du rythme cardiaque dès le début du 7ème mois de grossesse. Les réactions du fœtus seront d'autant plus importantes que les pressions sont exercées de manière rythmée et non de manière soutenue, pour une même durée. Cependant la réactivité fœtale à ces stimulations est encore mal connue.